De nouveau, nous nous réveillons vers 15h et une fois le petit déjeuner pris, nous partons à pied faire une balade dans les environs. Le temps est plutôt ensoleillé et les couleurs d’automne de la toundra se révèlent.
La rivière Kinnebekken traverse non loin du camp un canyon profond de plusieurs dizaines de mètres. Cet endroit, où la végétation est très dense, est souvent fréquenté par les rennes, même en hiver. Nous trouvons de nombreuses traces de leur présence, notamment des bois de toutes tailles, et aussi les restes de ceux qui n’ont pu résister au froid et à la faim.
Nous voyons au loin le cap que nous passerons lors de la prochaine étape et les montagnes de la rive sud de l’Isfjord. Nous sommes encore loin de Longyearbyen, mais nous prenons conscience que notre périple est déjà bien avancé.
Nous rencontrons un petit troupeau de rennes, bien intrigués de croiser ce groupe de touristes qui les appelle, allongés à plat ventre dans la toundra ! Mais ça marche, ils s’approchent suffisamment pour être à la porté de nos appareils photo. J’en profite aussi pour compléter ma collection de photos de plantes arctiques. Mais toujours pas d’ours à l’horizon…
Nous rentrons au camp vers 18h15. Petite sieste jusque 21h15, puis repas et démontage du camp. Nous embarquons vers 22h45, direction l’Isfjord.
La mer est assez calme, mais peu de temps après le départ, nous nous faisons une belle frayeur ! Alors que nous passons entre un gros rocher et la côte, nous découvrons trop tard que de gros rouleaux déferlent dans le passage et nous nous faisons emmener violemment vers le rivage. Nous parvenons de justesse à maintenir l’équilibre et à repartir dans le droit chemin. Sitôt la zone dépassé, la mer redevient calme. Ouf ! Désormais nous passerons au large des rochers…
Nous avançons rapidement et entrons dans l’Isfjord. Un vent soutenu nous accompagne et nous poursuivons le long de la côte afin de nous éloigner du cap et de nous mettre à l’abri. Nous pagayons depuis plus de 6h et la fatigue commence à se faire sentir. Toutes les plages que nous longeons nous semblent accueillantes, mais Pierre craint de ne pas pouvoir repartir si la mer est houleuse. Nous continuons donc encore un peu jusqu’à ce qu’une zone plus abritée se présente et nous débarquons vers 5h du matin.
Le camp est monté sur une petite langue de galets en bordure d’un lac. Il y a des oiseaux partout (des mouettes tridactyles), qui passent le temps à se nettoyer de l’eau de mer. Ils sont vraiment tout près du camp et ne semblent même pas remarquer notre présence. Sur l’autre rive de l’Isfjord nous découvrons Barentsburg, la cité minière russe. Des bateaux de commerce ou de tourisme passent régulièrement devant le camp. La civilisation n’est plus très loin, mais je ne suis pas particulièrement pressé de la retrouver.
Nous prenons notre repas, et nous fêtons dignement l’anniversaire de Jean-Pierre, notre doyen, avec le fameux bavarois framboise de Pierre ! Nous nous couchons vers 9h du matin.