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  • Jour 05 : Tighjettu au Castel di Vergio

    Réveil à 5h15 ce matin, avec objectif de partir à 6h30 avec le groupe de Julien. On range, petit dej à l’intérieur (biscottes, biscuits secs, confiture, jus de fruits, thé), et on est presque prêts à partir… mais Léa a une douleur à une côte lorsqu’elle respire, alors Valentin – qui est kiné – essaie de lui arranger ça.

    On repart le long du même ruisseau que la veille, en direction du sud vers la bergerie de Ballone, sur un terrain beaucoup plus roulant que d’habitude. On a enfin l’impression de faire de la randonnée et non de l’escalade ! On passe par des forêts de pins avec les sommets autour qui commencent à s’illuminer, c’est très beau et apaisant.

    Arrive tout de même la montée du jour, 600m de dénivelé positif essentiellement dans les cailloux (c’est une spécialité Corse semble-t-il). Un petit ruisseau à l’eau parfaitement claire permet de se rafraîchir le temps d’une pause. Encore un effort pour arriver en haut avec quelques passages d’escalade. Enfin pas tout à fait en haut car une fois arrivé au col de la Bocca di Foggialle, ça monte encore !

    Heureusement on n’est plus très loin du refuge de Ciottulu di I Mori, où l’on pose nos sacs à 11h20. C’est enfin occasion de se restaurer le midi dans un refuge ! Sandwich au saucisson corse et omelettes font notre bonheur sur la terrasse ensoleillée.

    Le point de vue donne sur une large vallée beaucoup plus ouverte et verte, on croirait retrouver des alpages. Le sympathique gardien nous raconte l’histoire de ces montagnes avec passion. Et sort un drapeau breton dédicacé par tous les bretons de passage, comme quoi ils sont vraiment partout 😄.

    12h30, il est temps de repartir pour la descente. Il est encore tôt et on avait prévu de poursuivre au delà du refuge pour rejoindre le Castel di Vergio. On découvre avec joie un sentier où l’on peut marcher (voire courir ?!) sans regarder ses pieds, le long des crêtes verdoyantes. On voit même la mer, et ce qu’on pense être la pointe sud de la Corse.

    Plus bas, on retrouve le ruisseau et un bassin transparent, et on ne résiste pas à l’envie d’y tremper les pieds et les jambes… voire d’y aller entièrement pour Xavier et Valentin 😆. Un groupe de deux filles (dont une autre kiné – ils semblent nombreux sur le GR20) que nous avions croisé le midi nous y rejoint.

    Cette longue pause ne pouvant s’éterniser, on reprend tous ensemble la marche d’un pas plus léger et on arrive petit à petit dans un paysage peuplé de pins, certains effondrés et secs depuis longtemps, d’autres encore majestueux. On passe devant la bergerie de Radule pour entamer la dernière partie de cette journée, avec un long passage dans la forêt. Il n’y a plus vraiment de point de vue à admirer mais le chemin est bon, tout le groupe marche d’un bon pas.

    Enfin, on retrouve un peu de civilisation au Castel di Vergio, composé d’un hôtel et d’un camping. La nuit risque d’être pluvieuse (voire orageuse ⛈️) et on a envie d’un peu de confort, alors plutôt que de s’installer en bivouac comme d’habitude, on craque pour une tente « confort » avec 2 vrais matelas, 2 chaises, une table de chevet et même des prises pour recharger nos appareils ! Les douches sont chaudes et l’épicerie mieux équipée qu’ailleurs.

    Le repas du soir se prend au self de l’hôtel avec une entrée froide à composer, une viande ou omelette (pour les végétariens), frites, salade, et dessert au citron. Un peu cher (29€) et clairement pas le meilleur en qualité, mais suffisamment copieux pour nous rassasier.

    De retour dans la tente, on débat sur les prochaines étapes, car notre objectif de 12 jours nous impose d’en doubler certaines… mais la réalité du terrain nous interroge 🤔. On étudie toutes les possibilités et variantes pour anticiper au mieux les jours à venir.

    Quoi qu’il en soit demain c’est déjà vu : direction Manganu.

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  • Jour 04 : Asco à Tighjettu

    Réveil à 4h45 ! Aujourd’hui c’est du sérieux : on monte jusqu’à la Pointe des Éboulis à 2600m, juste à côté du Monte Cintu, le plus haut sommet de Corse. On range nos affaires et la tente plus rapidement que la veille, comme quoi on s’améliore 😁. Petit déjeuner dans la salle commune du refuge, avec pain, confiture, jus de fruits et thé.

    Prêts à partir à 6h, l’heure prévue, à la lumière des frontales. Pas facile de retrouver le début du chemin de nuit, on suit un groupe mais on se rend compte qu’ils partent ailleurs (peut être au Cirque de la Solitude ? très peu pour nous !), on fait vite demi tour et on retrouve le groupe de Julien, rencontré le 2e jour. En suivant la trace GPX on retrouve le départ au niveau du parking à côté de l’hôtel, et c’est parti pour 30 minutes de marche dans les bois, sur terrain plat pour une fois. Un plaisir pour dérouiller les jambes et s’échauffer en douceur.

    On arrive sur une passerelle en bois au dessus d’un cours d’eau (le Tighjettu) et c’est le début de l’ascension pour remonter le cirque de Tribulaccio. On alterne entre pierriers et passages d’escalade, certains avec des chaînes, mais avec ce qu’on a déjà vu au cours des jours précédents on commence à mieux gérer et moins appréhender.

    On sympathise avec ce groupe de randonneurs composé de Julien, Léa, Valentin et Cédric dit « Pablo » (sans doute à cause d’un passé sombre… 😉). L’ambiance est bonne et légère, on ne voit pas le temps passer. Au bout de 3 heures environ on arrive à un plateau et au lac d’Argentu.

    Maintenant les choses sérieuses commencent : la prochaine ascension est de plus en plus cailllouteuse et raide, les pierres roulent sous les pieds et l’endurance est mise à rude épreuve. Les dernières dizaines de mètres sont épuisantes, et au prix d’un ultime effort d’escalade on arrive enfin à la Pointe des Éboulis, ouf ! 🥵 Il nous aura fallu 5 heures en comptant les pauses. Le vent est fort et froid là haut, la doudoune est de rigueur.

    On a bien mérité un peu de repos, alors on sort nos paniers repas récupérés la veille tandis que le groupe de Julien prépare un repas lyophilisé. Petite sieste pour Xavier, Fabien part faire quelques photos aux alentours. Le paysage est extrêmement minéral et on surpasse presque toutes les montagnes qui nous entourent. Presque, car le Monte Cintu est juste à côté, mais l’aller retour prend 1h30 et on ne se sent pas de rajouter une épreuve supplémentaire à cette étape déjà chargée et exigeante.

    Il est midi, on repart pour une première descente dans un océan de pierres. Le terrain est étonnamment roulant et on reprend avec entrain. Seul le bleu du lac du Cintu se détache en contrebas. On le garde dans un coin de l’oeil lors d’un dernier passage d’escalade délicat jusqu’au col, il faut rester concentré.

    Passée la Bocca Crucetta, on amorce la dernière descente jusqu’au refuge de Tighjettu. Le début est en pierres qui roulent parfois sous les pieds, le groupe avance avec retenue… sauf Xavier qui se sent pousser des ailes et dévale les pentes à un très bon rythme. On se demande comment il fait mais visiblement il a trouvé son terrain de prédilection 😄.

    Par la suite on longe le cours d’eau de la Crucetta avec des passages parfois rocheux, parfois composés de dalles inclinées mais les chaussures accrochent bien. Par contre… c’est long, pour changer 😅. Valentin et Léa restent à l’arrière tandis que le reste du groupe avance plus rapidement. La végétation revient peu à peu, et on finit par atteindre le refuge au bout de 4h de descente au total. Comme chaque jour, on est contents d’arriver !

    Comme on en a maintenant pris l’habitude, on signale notre arrivée au gardien, on réserve le repas du soir et le petit déjeuner et on installe les tentes. Avec le vent qui souffle c’est la galère, on utilise des pierres pour tendre et caler ce qu’on peut en espérant dormir quand même…

    Douches froides puis chaudes extrêmement basiques (pas de lumière, juste une « fenêtre » – ou plutôt un trou dans le mur – pour poser des affaires), puis l’heure du repas arrive : bonne charcuterie Corse en entrée et pâtes sauce bolognaise comme plat principal, avec une variante végétarienne pour Fabien composée d’une soupe et de pâtes sauce tomate. Compote de pommes en dessert. Simple mais correct et en quantité.

    Le gardien profite de la fin du repas pour faire un briefing sur les conditions météo à venir (risques de pluie en soirée/nuit), et un rappel des risques de la montagne histoire de remettre les pendules à l’heure. Ici on se lève tôt, on part tôt et on arrive tôt, sinon en cas de problème on risque de se retrouver seul et les secours incapables d’intervenir. Il en termine en proposant un coup de « pschitt » (un alcool local non identifié 🙄) directement dans la bouche, pour les plus téméraires.

    De retour à la tente, un peu de rangement et on se couche vers 21h, après un passage « marquant » aux toilettes. À la turque. Horribles 😰.

    Demain direction le Castel di Vergio.

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  • Jour 03 : Carrozzu à Asco

    Réveil à l’heure prévue (5h15 ! 🥱), on range nos affaires comme on peut et on va prendre le petit dej dans la salle commune (biscuits secs, confiture, thé). On remballe ensuite la tente à la lumière des frontales, mais ça va maintenant on gère. On remplit les poches à eau et gourdes, Xavier met ses lentilles, et c’est parti vers 7h du matin.

    On commence relativement facilement jusqu’à la passerelle de la Spasimata, suspendue au dessus d’un cours d’eau à 15 mètres de haut. On voit bien en bas à travers les planches de métal ajourées et ça bouge un peu, il ne faut pas avoir le vertige 😅.

    Vient ensuite un long passage avec des dalles de pierre en dévers, avec parfois des chaînes… pour Fabien le pas n’est pas encore assuré, et les bâtons gênent plus qu’autre chose. Finalement en les rangeant et en utilisant les mains, l’équilibre et la progression sont bien meilleurs. La montée est relativement longue mais le point de vue sur le canyon avec le soleil levant est agréable et on se voit progresser.

    Petite pause en arrivant en haut pour manger des barres de céréales et profiter quelques instants de la 4G, et on repart vers le lac de Muvrella qui est juste au dessus. À cette heure matinale il est dans l’ombre et reste caché en contrebas, rien d’exceptionnel. Dernier tronçon de la montée et non des moindres : un mur de rocailles assez hautes à gravir jusqu’au col de la Bocca Muvrella.

    On change alors de décor avec une immense vallée peuplée d’arbres et entourée de hautes montagnes rocheuses. Quelques passages délicats au début, puis cela descend légèrement. Par moments il faut encore utiliser les mains pour assurer une meilleure prise. Enfin on arrive au dernier col de la Bocca Stagnu, et on aperçoit tout en bas le refuge d’Asco, dans la toute petite « station » de ski du même nom. Mais il est loin… très loin… infiniment loin 😫.

    La descente se fait parmi des blocs rocheux assez hauts qui nécessitent de s’aider des bâtons, pour ne pas trop esquinter les genoux. Mais du coup ce sont aussi les cuisses qui prennent. À la longue les jambes deviennent raides et on a hâte d’en voir le bout. On fait un bout de chemin avec un groupe sympa de 3 randonneurs, dont 2 ont un bon niveau et le 3e est plus à la peine.

    Un pas après l’autre, après une dernière partie dans une forêt d’immenses pins, on finit par arriver vers 13h15. Il est tôt et cette fois le confort est bien meilleur : on va directement au snack l’Altore et on profite de burgers, bowl végé et glaces 🍔🍨. C’est ici que le 3e randonneur décide d’abandonner… c’était trop intense pour lui et l’accès à la route permet de quitter le GR20 facilement. On raconte que la statistique est de 40% d’abandons dans les 3-4 premières étapes… on comprend mieux pourquoi, mais il faut s’accrocher et faire une étape à la fois pour mettre toutes les chances de son côté.

    On installe ensuite les tentes, repos, lessive, douches chaudes, et briefing à 17h d’un guide. Il confirme que la météo s’annonce bonne pour le lendemain et répond aux questions des randonneurs sur la difficulté de l’étape suivante. Grosso modo, si on a réussi les 3 premières, la 4e est un examen final sans réelle nouveauté – ça devrait le faire ! 🤞 Les plus aguerris le suivront dans le Cirque de la Solitude (ancien tracé du GR20, théâtre d’un drame en 2015), mais on se contentera du tracé actuel par la Pointe des Eboulis.

    Avant d’aller manger, petite partie d’échecs puis on se dirige vers le restaurant Le Chalet, histoire de profiter d’un repas un peu plus sophistiqué : encore un bon burger et crème brûlée pour Xavier, ravioles aux légumes et tarte aux fraises pour Fabien 😋.

    Un peu de rangement et il est déjà l’heure d’aller se coucher, on a prévu de partir encore plus tôt car la prochaine étape est longue et fatigante.

    Mais… on a oublié d’aller retirer nos paniers repas pour le midi, réservés en arrivant ! 😱 Coup de pression à 20h50 car on a dépassé l’heure prévue de 20h30, mais ça va le gardien du refuge est toujours là et nous les donne, ouf !

    Maintenant au dodo. Demain c’est le Monte Cintu.

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  • Jour 02 : Ortu di U Piobbu à Carrozzu

    Lever vers 7h, visiblement on est parmi les derniers… 🙄 On part prendre le petit dej (pain frais, biscuits, confiture, jus de fruits, thé) et on galère un peu pour replier les tentes pleines de poussière et ranger les affaires. Il faudra être plus efficaces les prochains jours.

    À la sortie du camp, on trouve la source pour se ravitailler en eau, à laquelle on ajoute une pastille de Micropur Forte pour éviter tout risque gastrique… 😬 Puis c’est déjà la première montée directement sur de gros rochers et dalles inclinées, on n’est pas dépaysés mais on n’est pas encore très chauds. Attention les marques blanches et rouges ne sont pas toujours très visibles.

    En arrivant au col de la Bocca di Pisciaghja, le point de vue sur les montagnes est impressionnant 🤩. On ne voit même pas la vallée en bas (mais on capte la 4G pour donner des nouvelles). La suite de l’ascension vers le Capu Ladroncellu est encore assez longue, avec des passages parfois délicats où il faut de l’équilibre et s’aider des bâtons.

    Une légère descente s’amorce alors, mais on longe en réalité la montagne en direction du col d’Avartoli. Et là par moments ça se « corse » vraiment, avec des passages étroits et hauts, où l’on joue des mains, des genoux, des fesses (la « technique du cul » dans notre jargon de spécialistes 🧐)… enfin tout ce qu’on peut utiliser pour arriver à passer.

    C’est fatiguant et parfois un peu vertigineux, voire carrément flippant quand il y a le vide en dessous 😰. Face à un passage particulièrement impressionnant où l’on hésite à se lancer, des randonneurs plus aguerris nous montrent la voie et nous indiquent où poser le premier pied. On avance très lentement, à peine 1 km/h. On se trompe plusieurs fois de chemin en suivant d’autres randonneurs sans faire attention aux marques, ce qui n’aide pas…

    Enfin on passe le dernier col de la Bocca Innuminata et on amorce la descente de presque 2 km dans les cailloux parfois hauts, parfois lisses, parfois roulants et traîtres. On n’avance pas plus vite et la fatigue s’installe. Les groupes que l’on croise ont eux aussi l’air de souffrir… certains plus que d’autres : on pense aux 3 frères qui ont doublé les 2 premières étapes et qui sont partis vers 3h du matin – l’un d’eux est tellement au bout de sa vie qu’il en jette ses bâtons et lâche des mots tels que « c’est de la merde et quand c’est la merde il faut le dire » 😆. On compatit.

    Mais l’heure tourne et il faut normalement être au refuge de Carrozzu avant 17h pour réserver le repas, alors on accélère et on part à 3-4 à un rythme plus souvenu. Xavier met le turbo mais finit par se cramer à quelques centaines de mètres de la fin. Fabien continue avec un autre randonneur prénommé Julien, et parvient à arriver au refuge à 16h45 – ouf ! 🥵 Finalement le gardien n’était pas très pressé.

    Cette deuxième journée était courte en distance mais très technique et fatigante, avec certes de belles montagnes, mais qu’on finit par ne plus voir tellement on est concentré sur ses pieds. Maintenant on peut souffler et installer tranquillement nos tentes sur des palettes dans la forêt.

    Au repas du soir (soupe de lentilles, pâtes sauce tomate, gâteau au chocolat et châtaignes 😋) on retrouve des figures croisées sur le parcours, elles aussi éreintées et surprises par la difficulté de cette étape. Le GR20 c’est sérieux ! Chacun échange ses expériences de la journée et le programme pour la suite, quitte à revoir un peu ses ambitions.

    Depuis la terrasse du refuge, on assiste à un beau coucher de soleil qui illumine les montagnes de teintes orangées. On passe prendre une douche de dernière minute (chaude, il faut choisir la bonne), on se lave les dents et on va se coucher vers 21h. Le rythme se met en place.

    Demain on décide de partir beaucoup plus tôt : réveil à 5h15 direction Asco !

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  • Jour 01 : Calenzana à Ortu di U Piobbu

    C’est le départ ! En disant au revoir à notre agréable logement, on dit aussi au revoir aux lit, douche et toilettes modernes pour les 12 prochains jours…

    Mais avant d’attaquer, on prend d’abord des forces à la boulangerie : petit dej avec pains au chocolat et au raisin, thé et jus de fruits. Pour le midi, on emporte un sandwich jambon tomates pour Xavier (bof) et un chausson aux blettes pour Fabien (mieux).

    Depuis le panneau de départ du GR20, à côté de la fontaine de Saint Antoine, on commence alors la longue montée depuis Calenzana dans le maquis Corse, qui garde quelques cicatrices d’un précédent incendie. Beau point de vue sur la mer, jusqu’à passer le premier col de la Bocca di U Ravalente. On transpire déjà 😅.

    On continue ensuite le long de la montagne avec des montées et quelques passages plus plats et plus roulants. Les forêts de pins nous apportent une ombre bienvenue. Jusqu’ici c’est plutôt facile.

    Après un nouveau franchissement de col (la Bocca U Saltu à 1250m), le paysage s’ouvre sur des montagnes plus rocheuses et plus hautes que celles qui nous entouraient jusque là. On en profite pour prendre la pause repas à l’ombre des pins, très agréable pour reprendre des forces.

    C’est là que ça change : on arrive très rapidement dans des sections beaucoup plus rocheuses où les mains remplacent les bâtons pour s’aider à avancer. Le rythme ralentit et les montées sont raides. Premier passage avec une chaine, assez court mais il faut être bien concentré. C’est d’ailleurs le cas pendant une bonne partie de cette section, où l’on garde les yeux sur ses pieds. Spoiler : ce n’est que le début 😅.

    On retrouve petit à petit des passages moins délicats, mais le paysage a bel et bien changé à cette altitude : les nuages remontent de la vallée, il n’y a pas de vent, pas d’oiseaux, aucun bruit… ah si deux corbeaux qui passent en croassant, histoire de rajouter un côté lugubre et dramatique 😨.

    La fatigue commence à s’installer, mais on aperçoit au loin le premier refuge… qui est encore bien loin. Xavier a un petit coup de mou, alors on mange des barres de céréales en observant des chèvres au loin, on s’accroche et ça repart.

    Le refuge d’Ortu di U Piobbu nous tend enfin les bras ! Mais avant de se reposer, il faut trouver un emplacement sympa pour planter nos tentes. Le camp est très étendu et vallonné, mais on finit par trouver un spot un peu à l’écart, parfait. Xavier découvre le montage de sa tente – qu’il n’avait pas testée avant 🙄 – mais ce n’est pas bien compliqué et c’est la même que Fabien (Simond MT900 1 place). On a bien mérité de bonnes boissons fraîches qui font un bien fou (dont un très bon jus de clémentines corses), et on réserve par la même occasion le repas du soir et le petit déjeuner.

    En attendant, c’est l’heure de la douche, entre chaude et brûlante (pour d’autres c’est entre brûlante et glacée), et une « lessive » rapide des vêtements de la journée. On redescend faire sécher ça sur la tente avec plus ou moins de technique et de succès, mais on apercevra quelques campeurs qui utilisent leurs bâtons pour tendre une corde… astuce à retenir pour les prochaines étapes.

    Quelques parties d’échecs portatifs plus tard (oui on a pensé à emmener ça), il est déjà 18h30 et le repas est servi à l’heure dite : charcuterie, pain, pâtes à la sauce tomate et champignons, compote et cookie sont au menu à 22€. C’est très correct et ça fait du bien ! On n’a pas pensé à demander une variante végétarienne pour Fabien, mais pas grave ça fait un peu plus de charcuterie pour Xavier 😛.

    Reste à remonter rapidement se laver les dents et passer aux toilettes sèches, car en redescendant le spectacle commence… Après avoir passé les dernières heures dans la brume, le soleil se couche et avec lui les nuages descendent dans la vallée. Un magnifique spectacle s’offre alors aux yeux : les teintes rose et orange illuminent les montagnes et les nuages à leurs pieds… c’est absolument splendide 🤩 mais éphémère, car le soleil disparaît déjà derrière les montagnes.

    On s’installe pour la nuit dans nos tentes, on galère un peu mais c’est la première ! Au moins on se marre bien. Fin de la première journée à 21h, satisfaits de cette première étape réussie ☺️.

    Demain, direction le refuge de Carrozzu.

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