Réveil à 4h45 ! Aujourd’hui c’est du sérieux : on monte jusqu’à la Pointe des Éboulis à 2600m, juste à côté du Monte Cintu, le plus haut sommet de Corse. On range nos affaires et la tente plus rapidement que la veille, comme quoi on s’améliore 😁. Petit déjeuner dans la salle commune du refuge, avec pain, confiture, jus de fruits et thé.
Prêts à partir à 6h, l’heure prévue, à la lumière des frontales. Pas facile de retrouver le début du chemin de nuit, on suit un groupe mais on se rend compte qu’ils partent ailleurs (peut être au Cirque de la Solitude ? très peu pour nous !), on fait vite demi tour et on retrouve le groupe de Julien, rencontré le 2e jour. En suivant la trace GPX on retrouve le départ au niveau du parking à côté de l’hôtel, et c’est parti pour 30 minutes de marche dans les bois, sur terrain plat pour une fois. Un plaisir pour dérouiller les jambes et s’échauffer en douceur.



On arrive sur une passerelle en bois au dessus d’un cours d’eau (le Tighjettu) et c’est le début de l’ascension pour remonter le cirque de Tribulaccio. On alterne entre pierriers et passages d’escalade, certains avec des chaînes, mais avec ce qu’on a déjà vu au cours des jours précédents on commence à mieux gérer et moins appréhender.


On sympathise avec ce groupe de randonneurs composé de Julien, Léa, Valentin et Cédric dit « Pablo » (sans doute à cause d’un passé sombre… 😉). L’ambiance est bonne et légère, on ne voit pas le temps passer. Au bout de 3 heures environ on arrive à un plateau et au lac d’Argentu.



Maintenant les choses sérieuses commencent : la prochaine ascension est de plus en plus cailllouteuse et raide, les pierres roulent sous les pieds et l’endurance est mise à rude épreuve. Les dernières dizaines de mètres sont épuisantes, et au prix d’un ultime effort d’escalade on arrive enfin à la Pointe des Éboulis, ouf ! 🥵 Il nous aura fallu 5 heures en comptant les pauses. Le vent est fort et froid là haut, la doudoune est de rigueur.



On a bien mérité un peu de repos, alors on sort nos paniers repas récupérés la veille tandis que le groupe de Julien prépare un repas lyophilisé. Petite sieste pour Xavier, Fabien part faire quelques photos aux alentours. Le paysage est extrêmement minéral et on surpasse presque toutes les montagnes qui nous entourent. Presque, car le Monte Cintu est juste à côté, mais l’aller retour prend 1h30 et on ne se sent pas de rajouter une épreuve supplémentaire à cette étape déjà chargée et exigeante.


Il est midi, on repart pour une première descente dans un océan de pierres. Le terrain est étonnamment roulant et on reprend avec entrain. Seul le bleu du lac du Cintu se détache en contrebas. On le garde dans un coin de l’oeil lors d’un dernier passage d’escalade délicat jusqu’au col, il faut rester concentré.


Passée la Bocca Crucetta, on amorce la dernière descente jusqu’au refuge de Tighjettu. Le début est en pierres qui roulent parfois sous les pieds, le groupe avance avec retenue… sauf Xavier qui se sent pousser des ailes et dévale les pentes à un très bon rythme. On se demande comment il fait mais visiblement il a trouvé son terrain de prédilection 😄.


Par la suite on longe le cours d’eau de la Crucetta avec des passages parfois rocheux, parfois composés de dalles inclinées mais les chaussures accrochent bien. Par contre… c’est long, pour changer 😅. Valentin et Léa restent à l’arrière tandis que le reste du groupe avance plus rapidement. La végétation revient peu à peu, et on finit par atteindre le refuge au bout de 4h de descente au total. Comme chaque jour, on est contents d’arriver !
Comme on en a maintenant pris l’habitude, on signale notre arrivée au gardien, on réserve le repas du soir et le petit déjeuner et on installe les tentes. Avec le vent qui souffle c’est la galère, on utilise des pierres pour tendre et caler ce qu’on peut en espérant dormir quand même…

Douches froides puis chaudes extrêmement basiques (pas de lumière, juste une « fenêtre » – ou plutôt un trou dans le mur – pour poser des affaires), puis l’heure du repas arrive : bonne charcuterie Corse en entrée et pâtes sauce bolognaise comme plat principal, avec une variante végétarienne pour Fabien composée d’une soupe et de pâtes sauce tomate. Compote de pommes en dessert. Simple mais correct et en quantité.
Le gardien profite de la fin du repas pour faire un briefing sur les conditions météo à venir (risques de pluie en soirée/nuit), et un rappel des risques de la montagne histoire de remettre les pendules à l’heure. Ici on se lève tôt, on part tôt et on arrive tôt, sinon en cas de problème on risque de se retrouver seul et les secours incapables d’intervenir. Il en termine en proposant un coup de « pschitt » (un alcool local non identifié 🙄) directement dans la bouche, pour les plus téméraires.
De retour à la tente, un peu de rangement et on se couche vers 21h, après un passage « marquant » aux toilettes. À la turque. Horribles 😰.
Demain direction le Castel di Vergio.
+ d’infos
Fiche étape 4 : objectif-gr20.fr / gr20-infos.com / le-gr20.fr
Longueur : 9,95 km
D+ : 1182 m
Durée : 9h26 (avec les pauses)
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