Jour 8 – 25 juillet 2010 – Pas d’étape

Nous constatons au réveil que le temps a bien changé : le vent souffle, il pleut, et la mer est trop agitée pour pouvoir repartir, d’autant que la prochaine étape comporte le passage du cap de la Broggerhalvøya, à la sortie de la baie du Roi (et en pleine mer, ou presque).

Nous partons donc après le petit déjeuner faire une promenade dans les environs, en attendant une accalmie. C’est l’occasion pour moi d’observer enfin d’un peu plus près la flore de la toundra et de prendre le maximum de photos des espèces caractéristiques et des lichens. Le sol est par endroit complètement gorgé d’eau : le sous-sol reste en effet gelé en permanence (c’est le permafrost), seuls les premiers mètres dégèlent et l’eau ne peut donc pas s’infiltrer. Pierre nous explique un phénomène particulier des régions arctiques : les sols polygonaux. Un sol polygonal se présente comme un dallage, une succession de polygones plus ou moins réguliers et dont les dimensions peuvent varier de quelques centimètres à plusieurs mètres. Le centre des polygones est limoneux et les côtés sont formés de pierres plus ou moins grosses. Leur formation est liée à l’alternance de gel et de dégel qui « trie » en quelque sorte les différents constituants du sol. Nous observons également de nombreux os de baleines, témoins de la chasse intensive qui se pratiquait autrefois dans cette région.

L’itinéraire choisi par notre guide nous mène sur le sommet d’une petite colline qui nous permet d’avoir un très beau point de vue (nuageux…) sur la baie du Roi. De là on prend vraiment conscience de l’immensité et de l’hostilité de ce désert froid, où seuls les plus aptes survivent.

De retour au camp, le vent n’étant toujours pas tombé, tout le monde se rassemble dans la tente mess pendant que Pierre prépare le repas (tartiflette et bavarois framboise !). Nous entendons alors un bruit de moteur qui se rapproche : deux vedettes de la police sont en train d’accoster sur « notre » plage… Renseignement pris, le problème est le suivant : nous sommes sur une propriété de la Kingsbay (ancienne société d’exploitation minière du secteur de Ny-Alesund, qui possède et gère encore tout le secteur), et son directeur souhaite que nous partions dans les plus brefs délais ! Par chance, Pierre connait la policière, lui explique que le temps nous bloque et celle-ci parvient à obtenir l’accord du directeur de la Kingsbay : nous pouvons rester jusqu’au lendemain.

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